Abstract
Les télévisions des diasporas sont investies de passions et de préjugés.
Au pire, les images d’immeubles truffés de paraboles résonnent comme
une alerte vis-à-vis de communautés dont on présume qu’elles prennent fait et cause pour des nations aux intentions équivoques. Au mieux, les fidèles des « chaînes du pays » sont regardés avec plus ou moins de condescendance comme des nostalgiques invétérés. Plutôt discrets, les Portugais de France sont traditionnellement considérés comme une population « bien intégrée » et qui « ne pose pas de problèmes ». Tandis que certains érigent « l’invisibilité » lusitanienne en parangon du creuset républicain, d’autres y voient une véritable société parallèle profondément enracinée dans le pays d’origine. Au Portugal, l’émigration est devenue, au fil des siècles, un marqueur de l’imaginaire collectif. « Le Portugal n’est pas un petit pays » s’évertuaient à dire, jusqu’en 1974, les cartes de l’empire colonial disséminées dans les classes primaires. Depuis l’avènement de la démocratie, la grandeur de la nation se mesure à l’aune de la mobilisation d’une diaspora évaluée à près de cinq millions de personnes. C’est à la croisée de la sociologie des médias et des migrations que s’inscrit cette
étude transversale de la chaîne satellitaire RTP Internacional. Il s’agit à la fois de rendre compte du phénomène télévisuel dans son ensemble (production, discours et publics) et de l’inscrire au cœur des espaces publics et privés (représentations politiques, histoire des Portugais en France, pratiques culturelles, dynamiques familiales et réseaux transnationaux). Les discours et les pratiques d’appartenances traduisent des enjeux identitaires complexes que l’on ne peut ni réduire à l’analyse d’un média, ni soustraire du contexte historique et sociopolitique dans lequel ils prennent sens.
Au pire, les images d’immeubles truffés de paraboles résonnent comme
une alerte vis-à-vis de communautés dont on présume qu’elles prennent fait et cause pour des nations aux intentions équivoques. Au mieux, les fidèles des « chaînes du pays » sont regardés avec plus ou moins de condescendance comme des nostalgiques invétérés. Plutôt discrets, les Portugais de France sont traditionnellement considérés comme une population « bien intégrée » et qui « ne pose pas de problèmes ». Tandis que certains érigent « l’invisibilité » lusitanienne en parangon du creuset républicain, d’autres y voient une véritable société parallèle profondément enracinée dans le pays d’origine. Au Portugal, l’émigration est devenue, au fil des siècles, un marqueur de l’imaginaire collectif. « Le Portugal n’est pas un petit pays » s’évertuaient à dire, jusqu’en 1974, les cartes de l’empire colonial disséminées dans les classes primaires. Depuis l’avènement de la démocratie, la grandeur de la nation se mesure à l’aune de la mobilisation d’une diaspora évaluée à près de cinq millions de personnes. C’est à la croisée de la sociologie des médias et des migrations que s’inscrit cette
étude transversale de la chaîne satellitaire RTP Internacional. Il s’agit à la fois de rendre compte du phénomène télévisuel dans son ensemble (production, discours et publics) et de l’inscrire au cœur des espaces publics et privés (représentations politiques, histoire des Portugais en France, pratiques culturelles, dynamiques familiales et réseaux transnationaux). Les discours et les pratiques d’appartenances traduisent des enjeux identitaires complexes que l’on ne peut ni réduire à l’analyse d’un média, ni soustraire du contexte historique et sociopolitique dans lequel ils prennent sens.
Translated title of the contribution | The portuguese in France face their television. Media, migration and identity issues |
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Original language | French |
Place of Publication | Rennes |
Publisher | Presses Universitaires de Rennes |
Number of pages | 354 |
ISBN (Print) | 9782753508637 |
Publication status | Published - 9 Jul 2009 |
Publication series
Name | Essais |
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